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27/02/2008

CARL KRUEGER - "Longplayer" CDr. 2007

Liquidus, sorts de ce corps!
Liquidus? Oui car cet enregistrement de "démonstration" me fait penser entre autres à une substance liquide. Je ne parle pas de la puissance d'un océan ou d'une pluie torrentielle, l'ensemble de petits sons collés fait plus penser à un liquide sous pression sortant du robinet de la cuisine ou s'amusant dans le lave vaisselle... C'est peut-être du au fait que ces petits sons, tous plus courts et fins que les autres pourraient rappeler les impuretés contenues dans l'eau, les multiples petits mécanismes d'une machine à laver, ou car certains petits samples noisy sonneraient un peu comme un liquide coulant ou s’évaporant... Pour essayer de faire une chronique plus compréhensible, disons que nous évoluons dans un style touchant à l’expérimental, au copier/ coller et en moindre mesure à l'ambiant ou au soft noise... Comme vous l'aurez compris, il n'y a ni rythme, ni mélodie, mais certains titres dégagent une petite ambiance sympa. La sympathie pourrait également se loger dans le fait qu'aucun des samples collés ne soient agressifs et qu'ils sont assemblés d'une façon qui "coule", en quelque sorte ils caresseraient l'auditeur...
Si vous aimez les ambiances de type cuisine, salle de séjour ou globalement de maisons libres ou tous les petits objets reprennent leurs droits alors que les propriétairs sont partis bosser, ça pourrait vous plaire... Mais comme souvent dans les enregistrements de ce style, il y a peu de choses marquantes ou émotionellement secouantes... L'utilité pourrait se trouver dans un léger nettoyage de cerveau ou dans la distraction temporaire...

VALEFOR - "Death magick" CD. 1996.

Ok, le dark ambaint ralenti n'était peut-être pas particulièrement à la mode quand cet album est sorti, mais ça ne lui donne pas de légitimité particulière... Quand on écoute ce qui sort de "Death magick" à l'heure actuelle, il faut bien avouer qu'on se fait chier. On retrouve bien les sons graves qui vibrent (Peut-être des drones pour l'époque), les vocaux parlés sensés donner un côté mystique, il y a les habituels cris black metal de fond avec échos, c'est très lent, ça donnerait presque une impression de ralentissement global de la pensée... Mais plutôt que de plonger l'auditeur dans un monde à part, ça l'endort. Le tout est trop simple, il se passe peu de choses, les sons graves "vibrants" semblent en fait être des synthés bontempi ralentis et sonnent toujours de la même façon... Ca pouvait peut-être avoir un impact auditif à l'époque, sur des sujets n'étant pas habitués à ce type de sonorités, mais maintenant que le dark ambiant est globalement plus répandu et mieux compris, que reste-il? Bah pas grand chose... Conclusion, VALEFOR c'est pas terrible... Quand on voit ce que pouvait faire MEGAPTERA à cette période, on ne se pose pas de questions sur lequel des deux choisir... A titre informatif, ce projet compte en fait des membres de BLACK FUNERAL, DARKNESS ENSHROUD ou SORATH qui jouent apparemment du black metal...

KRUFT - "A brief history of dentistry". CDr. 2007.

Il semble y avoir ici un concept touchant à ce qui se passe dans notre bouche, peut-être que le bidouilleur se cachant derrière ce projet veut nous emmener vers l'infiniment petit buccal et nous faire partager les joies de nos amis les virus et bactéries au détour d'une carie bien douloureuse... Dans un sens ça pourrait le faire, car le soucis du détail et la finesse des sons pourrait aider à voyager dans ce micro-monde ou le dentifrice est le pire ennemi... En fait cette démo au visuel sympathique pourrait être coupée en deux parties: d'un côté les titres plus rythmés évoluant quelque part entre le jungle et le "breakcore", de l'autre les morceaux ambiants, plus sombres et mystérieux sans l'être vraiment. Cette petite histoire de la dentisterie est une démo sympa, mais plus à écouter quand on est spéciallement réceptif ou que le cerveau est ouvert aux petits détails, car rien ne marque ou ne retourne vraiment le casque de walkman.

MENTAL HYGIENE TERRORISM & ORCHESTRA - "Path of dignity/ Apocalyptic endless summer ”. CDr. 2007

Le grind ou le métal extrême classique c'est trop habituel pour tes oreilles, tu n'en peux plus de toujours entendre les mêmes riffs, les mêmes rythmes, mais tu veux quelque chose d'extrême qui reste un minimum musical et humain? Jettes une oreille sur ce projet qui pratique du grind noise à tendance jazzy évoluant entre NAKED TRUTH et ANAL CUNT avec un petit côté BRUTAL TRUTH (2ème et 3ème CD). Tu auras donc droit à de nombreux petits passages grindnoise courts ou on ne pense plus en minutes mais en secondes, à des moments jazzy ou la clarinette improvisée vient s'incruster, à des riffs doomy presque sludges ou le larsen est roi, à des hurlements bestiaux, des bidouillages de vieux lecteurs de cassettes qui se mettent à gicler... C'est délirant, certains passages sont même classes, c'est assez cool à écouter sur le moment pour se taper un trip ou se vider le crâne un bon coup... Mais sur le long terme je ne sais pas... Il faudrait peut-être que le groupe structure et bosse plus le tout, mais je pense que ça irait un peu à l'encontre de leur état d'esprit: Ils semblent porter de l'importance à l’expérimentation et à l’instantanéité. Peut-être à réécouter avec persévérance ou à voir en live.

16/02/2008

KMFDM - "Sin, Sex & Salvation" MCD. 1995.

J'ai toujours vu KMFDM comme un groupe moyen, pouvant à la fois proposer de bons, voir très bons morceaux, et des choses dispensables... N'étant pas tombé sur leur "classique" (Ou album totalement excellent, s'il existe), je vais m'atteler à chroniquer un MCD moyen, et donc assez représentatif de l'ensemble de leur travail.

Celui-ci débute avec le morceau "Secret skin" qui est assez accrocheur, il nous propose une sorte de métal indus de tempo moyen pas très thrashisant, avec un base rock, des petits samples de guitare qui crunchent assez, un sample presque organique rappelant le NIN d'il y a une décennie, et surtout un refrain qui donne pas mal d'intensité à l'ensemble, grâce à son chant presque gueulé. Un bon morceau dans le style qui aurait nécessité un petit plus de puissance pour être très bon ! Ce n'est pas original, mais bien fait et accrocheur.

"Fuck me" est un titre plus industriel "Old school", et donc plus électronique, avec une utilisation des samples plus classique. Une partie des éléments, comme certains samples, ou les violons relativement puissants, sont pas mal, mais quelque chose manque. C'est un titre moyen, avec un potentiel supérieur.

Ensuite, nous avons droit à 2 morceaux faisant plus office de remplissage: "Rape, robbery and violence" et "F Me hoghunter". Le premier permet au groupe de faire passer divers samples sur un rythme de fond assez linéaire, le second leur permet de bidouiller divers sons et rythmes suivant une approche expérimentale devant pas mal au hasard (ça manque de cohésion). En somme, deux titres intéressants à faire, et éventuellement à écouter pour les gros fans du groupe.

Finalement, nous avons un remix du premier morceau, étant ici intitulé "Secret sin (Sex & Salvation) qui apporte peu de modifications à l’original, donc l’intérêt est limité. (A moins que ces modifications soient subliminales, mais donc difficiles de les entendre!)

C'est donc un MCD moyen, avec un bon morceau, un second pas mal, et 3 pistes dispensables.

Aout 2006

AN INDUSTRIAL TRIBUTE TO METALLICA - "The blackest album" CD. 1998.

Les tributes, toute une affaire... On ne compte plus les albums censés rendre "hommage" à des groupes ayant été importants...
On ne compte plus ces tentatives avortées dans l’œuf de proposer quelque chose d'intéressant (comprendre qui apporte une innovation, ou du moins un changement par rapport aux morceaux d'origine) ou du moins de décent.
Ce "tribute" de groupes indus fait partie de la masse de ces albums pas vraiment utiles qu'on garde dans un coin, faisant pas défaut office de catalyseur de poussière, un peu comme les rubans adhésifs scotcheurs de mouches pendants dans les maisons les plus anciennes... En effet, la plupart des groupes n'apportent rien.
A part quelques-uns uns comme APOPTYGMA BERZERK (Avec un "Nothing else matters" lorgnant vers du Tangerine Dream des 70s), CARBON (Avec un "The things that should not be" prenant un petit côté vicieux, et une ambiance assez opaque), IN STRICT CONFIDENCE (Avec un "Sad but true" prenant un visage plus dark E.B.M qu'industriel) ou DIE KRUPPS (Avec "Battery" lorgnant vers quelque chose de plus dansant, avec des vocaux presque hip hop... Pas terrible cette cover, mais moins ennuyeuse que le reste... On reste gentil: pas envie d'être trop déçu par l’achat du CD) qui s'en sortent pas mal et apportent plus ou moins leur propre version des morceaux, avec un minimum de feeling.
La plupart des autres "groupes" (Ou projets crées tout spécialement pour l'occasion?) n'apportent rien... et quand variations il y a, celles-ci ne sont que le vomissement des clichés plus ou moins indus de l'époque (Quand on ne tombe pas dans la techno hardcore presque basique). Pas de tripes, pas de créativité. Pour l'hommage sincère on repassera.
L'idée de base n'était pas mauvaise et aurait pu apporter quelque chose d'intéressant, mais il aurait fallu que les groupes apportent quelque chose... Ce qui n'est pas le cas pour la plupart.
Ce CD est donc un tribute comme tant d'autres, presque inutile, pas plus intéressant que la moyenne des produits mensuels... Et on se demande pourquoi des dizaines d'exemplaires de ces rondelles se retrouvent en promotion dans les grandes surfaces (8,99 euros!) .

Mai 2006

THE YOUNG GODS - "L'eau rouge" CD. 1989.

L'eau rouge est mon album des YOUNG GODS préféré.
Ce n'est pas le plus accessible, ni le plus complexe, ni celui qui a eu le plus de succès... Mais l'essentiel y est: L'émotion intense, la personnalité marquée à de nombreux niveaux et une approche décalée jamais forcée.
D'un côté, on trouve les morceaux plus typiques des YOUNG GODS qui évoluent entre métal indus, rock indus et electro indus froide. Les guitares sont toutes samplées puis reprogrammées (Ce qui sonne de façon très mécanique et froide dans les parties les plus rock, ou de façon étrange quand l'esprit est plus electro). La boite à rythme très carrée, froide, amplifie le côté mécanique sans être robotique. L’énergie peut rappeler une course vers la liberté de chevaux fraîchement déchaînés, une frénésie nocturne couplée d'une peur angoisse, alors que des poussées d’adrénaline hallucinées montent, montent, et font prendre à la recherche de pureté un côté presque salvateur.
De l'autre on trouve quelque chose de bizarre, une ambiance et un état d'esprit bien spécifiques à certains morceaux de cet album: Un sentiment intérieur étrange, parfois presque introspectif ou onirique, parfois populaire mais décadent (Comme un vieux mendiant qui jouerait de sa boite à musique à la manivelle tout en récitant des textes au sens plus très commun, ou la musique d'un cirque pas très catholique).
Sur ce disque, le groupe a tendance à utiliser des samples de musique classique bien intégrés, ceux ci donnent un côté classe et soulignent une certaine volonté de liberté qui se dégage déjà de la pureté du classique à la base.
Le chant reste une des particularités très fortes du groupe, aussi bien pour la façon dont sont prononcés et chantés les mots, que les textes en eux même qui continuent de m'interpeller par leur côté ambigu (Est-ce un chant primaire d'homme libre? Dans son monde chaque mot semble avoir plus de lourdeur émotionnelle et de signification que la normale, et certaines entités comme la nuit semblent avoir une conscience propre...). Parfois je vois un homme de Neandertal des prémices des toutes premières tribus qui se retrouverait téléporté dans un monde moderne plastifié, ou tout est de Plexiglas bien transparent... Ou serait-ce un asile?
Ecouter cet album avec des oreilles trop ancrées dans ces dernières années, ou le modernisme technico électronique et la superproduction règnent sur les ventes, et crier au déjà entendu/ déjà fait serait une sanglante erreur: Cet album est techniquement épuré de toutes idées pas vraiment utiles aux morceaux. Il demande et propose un retours vers les sensations humaines initiales, vers la pureté, la liberté. Rester ancré dans le contexte actuel ne permettrait pas d'entendre le résonnement de l'esprit des sons, ni l'ambiance et l'état d'esprit qui sont quelque part en opposition avec le contexte musical actuel.
Ce disque est franchement classe, même 19 ans après... J'avoue avoir un peu de mal à en faire une chronique claire et parlante, car ce qui s'en dégage me dépasse un peu... Mais une chose est sure: Ce groupe déchire et “L’eau rouge” est quasi excellent!

03/02/2008

PICA - "The doctors ate the evidence" CD. 1996.

Ayant choisi comme nom de projet le PICA (Un trouble du comportement qui pousse le sujet à manger tout ce qui n'était pas fait pour: De la terre, de la craie, du sable...), deux membres d'EXIT 13 se sont mis à expérimenter avec tout ce qui leur passait sous la main, dans des voies indus, noise et assez "aléatoires". Il n'y a pas ici beaucoup de rapports avec leur groupe principal qui a l'époque pratiquait un grindcore à tendances jazzy: Tout est composé d'une accumulation de samples plus ou moins "industriels" créant des ambiances, il n'y a ni beats ni mélodies, on se croirait parfois dans une machine à laver géante ayant quelques problèmes de digestion, dans un oscilloscope atteint de zigzaguite aiguë et n'en faisant qu'à sa tête, dans une usine de gavage ou les animaux transgéniques sont en pleine défragmentation spatio-temporelle ou dans une station d'épilation déréglée ou les patientes complètement botoxées entrent en pleine cuisson philharmonique... On pourrait laisser un peu traîner notre imagination dans une interprétation du nom "PICA" qui prendrait alors une tournure assez amusante; Comme si ce projet faisait office de Bande originale pour pathologie buccale, ou que les instigateurs du projet étaient atteints d'un "Pica auditif" les menant à ingérer des tonnes de sons et bruits pas faits pour être digérés par nos petits organes... Mais bon... Hormis la relative fraîcheur du projet et le fait que plusieurs ambiances ne sont pas dégueulasses, on regrette qu'il y ait peu de structures ou de choses prenant vraiment un sens... Les membres du groupes se sont certainement bien amusés, mais il y a plus trippant dans le style et le résultat ne vibre pas d'un intérêt magnétique fulgurant... A réserver aux gros fans de musique expérimentale atteints de collectionnite aiguë.

MIDNIGHT OIL - "Midnight oil" CD. 1978.

Il y a des groupes comme ça qu'on pense connaître, comme ils ont toujours fait partie du paysage musical depuis qu'on est relativement conscient; Ce n'est pas que MIDNIGHT OIL aient vraiment pris possession du devant des charts du Top 50 ou des chaînes daignant alors passer quelques clips musicaux, mais ayant eu l'impression qu'ils ont toujours été présents et comme j'avais plus ou moins suivi ce qui voulait bien arriver à mes oreilles, je pensais avoir une idée représentative de leur style...
Puis un jour, dans un disquaire d'occases je tombe sur ce disque à la pochette étrange, qui faisait un peu gothique et inhabituellement dark, avec un côté affiche de concert ou de film musical... Mais en fait, la surprise ne vient pas de là (Le propriétaire précédent du disque avait mal replié le livret et une page intérieure ressortait comme pochette...); Ce premier album du groupe, datant quand même de 1978, détonne de leurs sorties suivantes car il est plus rock... On évolue dans un style énergique proche du hard rock, on retrouve un certain sens du riff à la AC/DC, mais dans une approche plus rapide, plus sautillante et plus variée. Même si ce n'est pas le même niveau de jeu, les guitares me font penser à la période la plus hard rock des WHO ("Who's next"), on retrouve un même engouement du jeu, certaines influences venant du blues et une certaine "espièglerie" dans l'amusement avec son instrument et un certain goût du détail. J'aime faire quelques parallèles avec le premier REM ("Murmur") ou "October" de U2, même si le style n'est pas vraiment le même plusieurs tics musicaux, façons de structurer les titres ou un certain enthousiasme des débuts sont comparables. Le chanteur montre déjà qu'il est à l'aise et à des choses à dire. Musicalement ça se tient bien, c'est énergique et assez fin... Mais rien n'est vraiment marquant ou retournant. Pour un premier album c'était encourageant, et je ne prendrais pas trop de risques à dire que le groupe a été encouragé :-)